Les jeunes accueillis à Tandem ont des comportements pathologiques très envahissants, très graves.
Un gamin qui se fracasse la tête contre les murs a besoin qu'on lui dise qu'on est là. On essaie de ne pas le laisser se faire trop de mal, on lui met un casque, on l'éloigne des murs dès qu'on peut, on l'occupe à autre chose... On ne peut pas se contenter de dire que se frapper c'est interdit, que c'est mal ni que le gamin est un incurable, qu'il se frappera toute sa vie.
On se maintient sans cesse sur un fil, au cas par cas.
Notre idée, c'est que nous n'avons pas le pouvoir d'éradiquer ces troubles et qu'il faut, avant tout, les accueillir. On accepte le jeune tel qu'il est, tout en posant des limites. A partir de là, peut-être, les comportements pathologiques seront moins envahissants. Ils pourront faire place à d'autres comportements, d'autres investissements de la part du jeune.